Milieux Subventionnés et Accueillant.e.s Conventionné.e.s

Touche pas à mon avenir !

 La réforme supprime certaines formes de milieux d’accueil subventionnés. Par exemple, les co-accueils conventionnés passent à la trappe. Les crèches parentales et les haltes-accueil subissent le même sort !

En ce qui concerne les co-accueils, leur disparition est en réalité une fausse solution à un vrai problème : celui de l’exploitation des accueillant.e.s d’enfants à domicile sous statut de salarié.e.s.

En co-accueil, il est désormais légalement impossible pour un employeur d’obliger le personnel à travailler 10 heures par jour sans pause « comme on a toujours fait avant ». Impossible, sauf dans le cas où le travail est presté à leur domicile. La solution miracle amenée par la réforme consiste tout simplement à « renvoyer à la maison » les accueillant.e.s et à leur imposer de travailler seul.e.s.

Pourquoi cela ? Parce qu’en cas de travail à domicile, la loi ne reconnaît plus aucun temps de pause obligatoire ni aucune limitation du temps de travail ! Autrement dit, des employeurs subventionnés par la Fédération Wallonie-Bruxelles disposent désormais du droit de pratiquer un dumping social institutionnalisé. Ce n’est rien d’autre que de « l’esclavagisme d’Etat » pratiqué au cœur de l’Europe !

Pour d’aucuns, cette « assignation à résidence » et ce retour à des pratiques dignes du 19ème siècle seraient pourtant synonyme de « progrès social ». Il faut le dire très vite pour ne pas mentir longtemps !

Quant aux crèches parentales ? C’est terminé… C’était pourtant une innovation sociale majeure née au départ d’initiatives citoyennes. La réglementation précédente rendait leur création et leur gestion quasi impossible. La réforme les fait disparaître sans complexe.

Et les haltes-accueil qui offraient une plus grande flexibilité, elles disparaissent également. Elles peuvent tenter de devenir des crèches mais, pour certaines, c’est tout simplement irréalisable !

 

Places chez les accueillant.e.s conventionné.e.s ou salarié.e.s

Places en crèches subventionnées

Touche pas à notre liberté d’entreprendre.

 La réforme amène quelque chose de très positif : les crèches pourront désormais proposer une « accessibilité renforcée », c’est-à-dire notamment à horaire décalé ou le weekend.

Dans un métier en pénurie et majoritairement féminin, qui peut croire un instant qu’il sera facile de trouver du personnel pour travailler à ces moments-là ?

C’est une conséquence sous-estimée de la réforme mais dès le 1er janvier, les crèches subventionnées (ici de niveau 3) souffriront elles aussi de l’interdiction d’engager du personnel sous statut d’indépendant.

Or, avec le rehaussement des exigences de formation initiales, le nombre de puériculteur.trice.s qualifié.e.s qui poursuivront des études durant trois ans après le CESS risque d’augmenter. Pourquoi leur interdire de travailler en crèche en dehors des heures scolaires sous statut d’étudiant.e.s-entrepreneur.euse.s ?

Au lieu de ça, la prolongation de leur cursus ne fera qu’aggraver une pénurie de main d’œuvre déjà existante mais qui sera davantage amplifiée par les limitations nouvelles imposées à l’entrée des formations en alternance ou en promotion sociale (CESS).