Apprenant.e.s et Étudiant.e.s

Touche pas à mon avenir !

La réforme en cours dans le secteur de la petite enfance modifie considérablement les conditions d’accès aux différentes fonctions (direction, encadrement ou accueil).

Les personnes actuellement en activité seront en principe « assimilées », c’est-à-dire qu’elles pourront toujours postuler pour le même poste que celui qu’elles occupent aujourd’hui, même sans le diplôme requis. En revanche, il sera impossible de faire évoluer leur carrière ou de travailler dans une structure d’un autre niveau de subside.

Mais qu’en est-il des personnes en cours de formation et des porteur.euse.s de projets ?

A l’avenir, un baccalauréat à orientation psychologique, médicale ou sociale sera indispensable pour ouvrir une crèche de 21 places et plus. Pour une crèche de 14 places, les modalités diffèrent.

Au 1er janvier 2020, tout change. Pour toutes les personnes qui étaient en pleine élaboration d’un projet, tout peut s’effondrer ! Bon nombre d’entre elles se retrouvent bloquées. Pire encore, certaines avaient déjà investi des sommes considérables pour développer un projet devenu obsolète ou irréalisable. En effet, la réforme impose de nouvelles exigences avec des conséquences désastreuses sur le plan financier.

Touche pas à mon diplôme !

La formation en alternance « directeur.trice de maison d’enfant » a été supprimée quasi du jour au lendemain puisqu’elle ne permet désormais plus d’ouvrir une crèche.

Les personnes diplômé.e.s après le 1er janvier 2017 seront assimilées à des directeur.trice.s en fonction. Si vous êtes déjà « en projet », vous pourrez éventuellement bénéficier d’une dérogation. Sur quelle base ? Que signifie « être en projet » ? C’est le flou le plus complet.

Mais le pire réside sans doute dans l’obligation (nouvelle !) de disposer du CESS en plus d’un diplôme spécifique au secteur, par exemple obtenu dans l’enseignement de promotion sociale ou en alternance. Les titulaires d’un diplôme d’accueillant.e d’enfant sans CESS qui ne seront pas en fonction au 1er janvier prochain perdent tout simplement leur accès à la profession.

J’ai obtenu fin 2008 mon diplôme de « directeur.trice de maison d’enfants ». A plus de 30 ans, j’ai dû en 2015 reprendre 3 ans d’études dans l’enseignement secondaire professionnel pour pouvoir travailler dans tous les types de milieux d’accueil. Aujourd’hui avec la réforme, je ne pourrai même plus créer ma propre crèche !

(E.C.)