Accueillant.e.s autonomes

Touche pas à notre liberté d’entreprendre !

L’indépendance de tous les milieux d’accueil non subventionnés est remise en cause. En s’octroyant via le décrét un droit de regard sur nos revenus, nos contrats et toute notre gestion, l’ONE cherche à dépasser ses attributions premières. Cet organisme veille aux intérêts de l’enfant et des familles, il est donc normal qu’il vienne contrôler nos normes d’infrastructures et d’encadrement. Toutefois, nos modes de gestion en tant qu’ indépendant.e.s sont du ressort d’autres organismes. Quel intdépendant.e, tous secteurs confondus, est soumis à autant de règles et de surveillance de la part d’un seul et même organisme? Si nous n’obtempérons pas, des amendes administratives seront désormais applicables !

Nous ne comptons pas nos heures pour faire vivre nos structures : nous en sommes le cœur et l’âme. Ce travail aussi passionnant qu’exigeant ne mérite-t-il pas un peu plus de considération de la part des instances dont nous dépendons ? Que chaque autorité exerce les contrôles qui relèvent de leurs missions et rien d’autre !

Touche pas au choix des parents !

Quelle flexibilité allons-nous garder dans nos contrats avec les parents ? Sous l’excuse de les empêcher de s’inscrire dans différents milieux d’accueil, ce sont tou(te)s les accueillan(te)s qui perdent leur liberté d’action et d’adaptation aux besoins des familles. Nous le savons tou(te)s, lorsque les parents nous choisissent, c’est en toute connaissance de cause, la relation se construit sur des bases saines. Si demain, les parents arrivent chez nous simplement par défaut, ce travail relationnel sera fragilisé. Nous pensons qu’il aurait été plus judicieux que cette protection vienne des contrats et non d’un outil de contrôle.

Touche pas à la qualité d’accueil !

Nous sommes nombreu(ses)x à avoir choisi d’adapter nos horaires afin de respecter les besoins des enfants et le bien-être des familles. Doit-on également sacrifier notre équilibre personnel pour accéder à un minimum de soutien de l’ONE?

Touche pas à notre avenir !

Si nous sommes en fonction, quel que soit notre diplôme, nous recevrons un passeport nous permettant de continuer à exercer (dixit l’ONE). Qu’advient-il de tou(te)s ce(lles)ux qui ne sont plus en activité momentanément par choix ou par obligation ? Y auront-elle(il)s droit également ?

La réforme ne parle pas de la pension en tant que telle, mais rigidifie la souplesse dont les accueillant(e)s bénéficiaient pour aménager leurs deux dernières années de travail. Nous voilà donc aujourd’hui dans l’incapacité de terminer notre carrière en étant à pleine capacité, ce qui induit une perte de revenu et une pénalisation dans le calcul de notre pension.

Avec toutes ces mesures, quel est notre avenir ? Il est probable que certain(e)s d’entre nous tiendront bon, mais combien risquent à terme de devenir des dommages collatéraux ?

Ne serait-il pas intéressant pour sauvegarder notre indépendance de nous unir pour le bien-être de tout le secteur ?

Touche pas à nos données personnelles !

Jusqu’à aujourd’hui, nos données privées et celles des parents étaient protégées. Demain, cette garantie est menacée car il semblerait que toutes les précautions n’aient pas été prises, que ce soit depuis les demandes d’inscription (qui devront se faire en ligne) jusqu’à l’absence de sécurisation de nos contrats et autres documents internes.

« Je suis accueillante, en surface cette réforme n’a pas l’air de changer beaucoup de choses pour moi ? J’ai pourtant l’impression que tôt ou tard une très mauvaise surprise va me tomber dessus avec tous ces changements que je ne maîtrise pas réellement. J’ai très difficile à faire le tri dans tout ce que l’on entend de-ci de-là…» 

S.V.

Accueillant.e.s autonomes

Places chez des accueillant.e.s autonomes